TROIS RUPTURES

Mise en scène : Marion Bouvarel
Avec :  François Fehner et Christelle Lehallier
Création décor : Patrice Lécussan et Josselin Roche
Musique : José Fehner
Costumes : Sylvie Marcucci
Durée : 
1 heure, à partir de 12 ans
Création
: 2017

 


Un repas en amoureux, une révélation à faire, un enfant difficile… Trois situations familières mais qui prennent soudain des proportions explosives, et c’est  l’embardée. Le couple dérape sans garde-fou dans un duel acharné, tous les excès sont permis et le verbe fait mouche, gifle et bascule. Le rythme du dialogue se resserre, s’accélère puis se précipite à toute allure vers le point de non retour, le point de « rupture », et l’absurde jaillit dans un rire libérateur : De Vos a encore frappé. Frappé juste. Dosant avec son aisance habituelle le quiproquo, la provocation, le coup de théâtre, la tension et le rythme, il nous offre avec cette pièce trois savoureuses ruptures contemporaines.

Dans le conflit à la De Vos se pose tout de suite la question de la limite. Il n’y en a pas. Ou plutôt il n’y en a qu’une, et c’est l’absurde, dans toute sa démesure. Révélateur sans appel de nos logiques sentimentales, où les failles deviennent brusquement des gouffres qui  engloutissent rageusement le couple, où les règles conjugales se dérèglent, et où les amants s’entre-dévorent dans un déballage à l’amiable de leurs sentiments les plus cyniques… Dénonciation d’une société dont la froide radicalité résonne au cœur du couple, révélant une forme de « gestion » de l’amour. Ici, l’amour n’est pas passionnel, c’est la rupture qui l’est. Un déplacement des valeurs qui génère une distorsion, une dysharmonie de l’intime.

Scénographie
Au service du dialogue, une scénographie sobre, dépouillée : un repas, un lit, des éléments symboliques rattachent la scène à un quotidien commun, insignifiant, presque banal, contrastant avec la chute brutale dans le registre de la disproportion, de l’ubuesque.

 

Presse


Il est des tours de théâtre comme il est des tours de chant, et en la matière, L’Agit est experte. Pétiller dans la brièveté, trouver le rythme propre à des tableaux fugitifs : ils savent faire. Christelle Lehallier déclenche sans tarder, gouleyante comédienne qui n’est jamais tant à son aise que dans un espace de jeu au contact – une petite salle surchauffée par la concentration humaine, une aire de théâtre de rue ou encore sous chapiteau… Moins l’ambiance est sage, plus elle s’impose. François Fehner, lui, se cherche ici dans la variation, travaillant des personnages très marqués d’une rupture à l’autre, donnant un joli mouvement à ces trois tortures conjugales abordées, soyons clair, dans une perspective humoristique ‒ d’un humour qui picote, et c’est bien quand le texte quitte le terrain des motifs conjugaux classiques, quand De Vos congédie définitivement ses quelques répliques aux airs de café-théâtre pour s’acheminer vers l’absurde, que le duo de L’Agit trouve ce grain humoristique que l’on aime, sa texture râpeuse.

| Manon Ona – Le Clou dans la Planche –  12 février 2017

 

Avec l’aide du Théâtre du Grand Rond, de Mix’Art Myrys, de la Grainerie, du Tracteur, de Associu Scopre.
Avec le soutien de la Mairie de Toulouse, du Conseil Départemental de la Haute Garonne, de la Région Occitanie

 

 

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