ANTON ÉMOIS

Anton Emois est un spectacle intime et tendre, une sorte d’hommage amical, pour trouver joie et réconfort autour du samovar. La forme est simple et simplement adressée à un public en confidence avec les comédiens. Elle s’articule autour de la lecture de 3 récits principaux extraits de l’oeuvre d’Anton Tchekhov, 3 récits aux préoccupations résolument contemporaines : Le Pipeau qui pointait déjà du doigt les pratiques écocides, Le Moine Noir qui questionne la norme et la folie, Aniouta et l’implacable condition des femmes. Ces lectures sont émaillées d’impromptus théâtraux, de chansons originales et de commentaires poétiques tirés de la biographie de Tchekhov d’Andrée Marie Bouvarel. Variations aux accents slaves, sur trois thèmes qui imprègnent nos âmes et consciences…
Le public est invité à s’abandonner dans le monde deTchekhov, en toute amitié et compréhension mutuelle, dans une joyeuse légèreté qui accompagne la force de ses évocations, parfois saisissantes de vérité et de justesse.
Anton Emois, c’est un regard intérieur, un voyage en soimême, un vent puissant d’humanité qui souffle autour du samovar.

Lecture, chansons, accordéon et samovar
CREATION DECEMBRE 2020
Tout public à partir de 12 ans – durée 1H25
Textes : Anton Tchekhov
Chansons de Philippe Cataix et François Fehner
Mise en scène collective
Musique et accordéon : Philippe Cataix
Avec : Marion Bouverel, Philippe Cataix, François Fehner
Création lumière : Josselin Roche
Décor : Patrice Lécussan
Avec le soutien du Conseil Départemental de la Haute Garonne, du Conseil Régional Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, de la Mairie de Toulouse
Avec le soutien du Théâtre du Grand Rond et du CMCAS Théâtre de la Brique Rouge.

 

Anton Emois, ça a été pour nous trois revenir au chevet d’un vieil ami littéraire qui nous a accompagné pendant toutes les années de l’Agit. C’est aussi reconvoquer ce vieil ami pour qu’il nous donne des « réponses au mal de vivre, une consolation aux jours noirs, une rencontre avec un autre qui nous ressemble et nous rassure (Dr Tchekhov d’Andrée Marie Bouvarel.)

Un vieil ami parce que à force de parcourir les lignes de sa littérature il est devenu un familier de nos pensées et de notre forme de création. Parce qu’il nous surprend toujours et nous emmène dans des domaines inexplorés, à contrecourant des idées reçues et qu’il est, déjà à son époque mais encore aujourd’hui, un atypique, un original, un sensible, un provocateur parfois qui nous émeut par sa liberté de ton et l’affranchissement de ses idées. Le docteur (puisqu’il était docteur) est petit fils de serf, slave, esclave. Il a connu la pauvreté d’une famille ruinée, et n’est pas un auteur bourgeois mais l’observateur indépendant d’une bonne conscience bourgeoise et de la frivolité, les contradictions et la mesquinerie des puissants. Mais aussi des belles âmes et de leurs actions, qu’il décrit d’ailleurs dans tous les milieux, des plus pauvres aux plus riches sans en préserver aucun.

C’est à partir de cela que nous avons voulu le convoquer autour de trois sujets brûlants de notre actualité. Nous avons cherché dans ses nouvelles et son théâtre ce qu’il disait des femmes de son époque et de leur condition dont il a décrit avec beaucoup d’acuité les souffrances occasionnées par une société patriarcale revendiquée par les hommes de son époque, et tant décriée aujourd’hui.
De la folie et de son traitement sociétal toujours en équilibre entre un isolement, une répression cruelle et des tentatives compassionnelles et humaines.
De la fin d’un monde enfin, dont il décrit souvent l’ombre menaçante dans ses pièces et nouvelles, dans la bouche d’artistes, de vieux grincheux, d’écologistes avant l’heure.
La multiplicité des caractères de ses personnages nous émeut toujours et encore et nous avons choisi, Marion, Philippe et moi, de l’accompagner…

François Fehner

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