LE LOCATAIRE, Agit au Vert 2015

« Comment vous sentez-vous, nous sommes bien, non ? seul, avec soi, et toutes ces choses, tout cet espace, ce vide, ce trou, cette étrange mélancolie qui nous transperce de part en part, nous sommes bien, non ? »

Tu te découvres un matin en milieu de vie, habillé comme la masse, assez riche pour ne pas paraître pauvre, talentueux tout de même quand il s’agit de te cacher ou de te faire oublier, d’une apparence stable et nécessaire et fondatrice de la chambre exiguë dans laquelle tu demeures, du fauteuil Club émoussé dans lequel tu t’enfonces, l’esprit hanté par une femme belle mais trop, partie un jour de pluie, réussite éphémère de ta vie d’autrefois où il y avait encore l’odeur du repas et la chaleur des meubles ; un autre homme, ombre vivante, alter ego, t’aides pour ton bien, « comment vous sentez-vous, nous sommes bien, non ? seul, avec soi, et toutes ces choses, tout cet espace, ce vide, ce trou, cette étrange mélancolie qui nous transperce de part en part, nous sommes bien, non ? » Mais on n’oublie pas ainsi, on ne tue pas un fantôme d’un coup d’épée, on ne franchit pas une porte si facilement ; assis dans le fauteuil tu fais le compte des années passées et des années restantes, il faut bien tenter un petit quelque chose.

Dramaturgie et mise en scène : Benjamin Haegel
Jeu et corporalité : Eric Buron, Jérémie Chevalier, Hadas Lulu Koren
Création lumière : Fabien Megnin
Administration : Béatrice Bihler
Crédits photos : Flore Vitel

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