PROMETEO, Agit au Vert 2015

Prometeo n’est pas une adaptation du Prométhée d’Eschyle, mais un rêve autour du mythe du héros. Le boxeur est le Prométhée des temps modernes, celui qui expose son corps à la vue de tous et qui, pour le plaisir du public, accepte que ce corps soit mis KO.

C’est un oeuvre à part dans la dramaturgie de Rodrigo Garcia, résolument moderne en ce sens que le texte n’est plus l’élément central, c’est un véhicule, un outil pour exprimer autre chose : apporter sur scène des prélèvements du réel arrachés à la vie.

Les « tableaux » ou images se succèdent : une femme raconte holocaustes et génocides, le boxeur veut se bousiller les mains pour ne plus boxer. Pire, il aime Mozart ! Son coach n’y comprend rien, ni sa petite amie et cet amour non partagé : les dieux sont si hauts !

L’écriture de Rodrigo Garcia n’est pas littéraire. Il ne se soucie guère des règles du bon petit écrivain, mais en une phrase ou deux, tout est dit. Il met en parallèle les souffrances physiques et morales du boxeur, et les représentations peintes des martyrs de Saint Sébastien. Notre société a nié la souffrance physique : insupportables histoires de guerres, de génocides, de terrorisme et la violence du quotidien.

Enfermées dans leurs souffrances, Rodrigo Garcia donne une parole nouvelle, non lissée et falsifiée, à toutes les victimes.

Mise en scène : Jean Faure
Avec : Adrien Ledoux, Michel Octobre, Delphine Valeille

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